Les prix du pétrole sens dessus dessous

Un œil fixé sur les cours du pétrole, et l’autre sur les aléas de la fiscalité. C’est ainsi que s’observent, depuis des décennies, les tarifs de l’énergie dans le transport. Doit-on alors se réjouir de la chute du prix du baril et imaginer que cette ressource d’origine fossile puisse rester si bon marché ? En cette fin d’année 2015, les cours du pétrole sont au plus bas depuis 2009. Que ce soit le Brent ou le WTI, à Londres ou à New York, le baril vaut autour de 40 $. Qui l’eut cru ? C’est le résultat cumulé de la loi de l’offre et de la demande mondiale, des divergences politiques au sein de l’Opep, d’une transition énergétique en plein mouvement et… du refus sociétal des pratiques énergivores. Le CNR a édité, le 2 décembre, un historique des prix du gazole hors TVA sur dix ans, qui rappelle à quel point il faut être très prudent avec les pronostics qui annoncent un pétrole durablement bon marché. En 2006, le prix DIREM du gazole à la pompe hors TVA avoisinait 0,87 € (et 0,84 selon le prix CNR à la cuve hors TVA), puis il est monté à 1,20 € en 2008, avant de revenir à 1 € au début 2015 et à 90 centimes en cette fin d’année. Dans l’Hexagone, le cours du brut n’est pas sans conséquence dans l’évolution des budgets de transport routier et la hiérarchie des coûts d’exploitation. Dans le transport sur longue distance (40 t), le poste gazole professionnel est tombé à 22,5 % dans la structure des coûts (il était de 28 % à la fin 2011, et de 25 % en 2006). Pour une activité régionale, toujours avec un ensemble de 40 t, ce poste est évalué à 21 % quand il plafonnait à 28 % et 27 % en 2011 et 2012. Ainsi, le pétrole à ce niveau actuel de prix ouvre trois types de perspectives. Pour tous les transporteurs, un baril à moins de 50 $ relâche de la pression et rééquilibre la structure des coûts de revient. Pour les promoteurs de motorisations non-diesel, cette conjoncture pétrolière est plus contrariante car les solutions nouvelles, émergentes, peuvent économiquement perdre de leur intérêt. Pour les gouvernements, enfin, la chute des prix du pétrole reste une aubaine. Elle donne de la marge de manœuvre pour des recettes nouvelles et discrètes. Il n’y a qu’à constater la prochaine hausse de la TICPE, au 1er janvier 2016 pour se souvenir qu’en matière de taxes sur les énergies, il y a autant de capacités à innover que dans le domaine des chaînes cinématiques.

Éditorial

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