En 2016, le parc des camions Euro 6, en France, se sera renouvelé un peu plus vite que prévu parce que le marché du camion neuf est plus dynamique que prévu. En août, le volume des immatriculations des véhicules de + 5 tonnes a crû de 20,9 % par rapport à août 2015, avec 2087 unités recensées. Sur huit mois, le volume atteint 30 563 « immats » et devrait approcher les 45 000 unités à la fin décembre, ce qui fera de 2016 un bon cru au regard des faibles années précédentes. Ce rythme de renouvellement qui avoisine les 25 000 tracteurs par an, sur un parc d’environ 190 000 unités, est une bonne nouvelle dans une politique des transports en quête de repères vertueux. La qualité et l’âge du parc routier ne comptent pas pour rien dans les bilans de gestion, dont on sait qu’ils vont devenir un élément d’informations plus pointilleux, réclamées par l’industrie ou le commerce. Qu’on évoque les consommations énergétiques ou la croissance verte, la pression politique ne se relâche pas sur les transports. Deux arrêtés et un décret, parus au mois d’août, le rappellent sans détour. Les deux arrêtés, du 4 et 24 août, visent pouvoirs publics et collectivités territoriales. L’un définit la liste des polluants atmosphériques à évaluer dans les plans de déplacements urbains (PDU) ; l’autre encadre l’élaboration des plans climat-air-énergie. Avec en ligne de mire : les polluants tels les oxydes d’azote (NOx), les particules (PM10 et PM2,5) et les composés organiques volatils ou non. Quant au décret n° 2016-1138 paru le 19 août (avec entrée en vigueur immédiate), il concerne les sociétés de plus de 50 salariés. Le texte donne un cadre plus précis aux valeurs environnementales, sur les émissions polluantes directes et indirectes, dont la destination sera de donner crédit aux rapports de gestion consacrés aux informations non financières. Pour les entreprises de transport, c’est un cran de plus vers la nécessité de produire des valeurs fiables sur les gaz à effet de serre. Combien de clients, en utilisant les appels d’offres, vont demander des comptes ? Ils iront de plus en plus nombreux. Et à défaut d’être informés, ces derniers seront à la manœuvre et imposeront leurs propres méthodes de calcul. Pour les transporteurs et leurs représentants, l’enjeu dépasse le Label CO2 promu par l’Ademe qui ne répond qu’à une partie du sujet. Il leur faut éviter de regarder le train passer et… faire de ce niveau d’information nouveau une valeur ajoutée.
Éditorial