Des conducteurs de moins en moins routiers

Vu l’épaisseur du paquet routier, présenté le 31 mai à Bruxelles par la Commission européenne, les professionnels du transport et de la supply chain n’ont pas fini de gloser sur ses impacts et répercussions. C’est peu de dire que les dispositions envisagées par Bruxelles modifieront en profondeur l’activité des transporteurs en Europe, dans et hors leurs frontières. Mais les sujets du cabotage, du salarié détaché et du salaire minimum, aussi vitaux soient-ils dans une perspective à moyen terme, ne sauraient en cacher un autre, tout aussi crucial et immédiat : où se trouvent les futurs conducteurs routiers et la main-d’œuvre qualifiée ? En France, il y a aujourd’hui urgence à traiter la question avec sérieux. La pénurie est dans toutes les bouches, les récentes grandes assemblées (chez Evolutrans, France Benne, l’UNTF…) en ont fait un large écho. La perplexité, voire l’inquiétude, domine. Elle explique des initiatives inédites, à l’instar de celle des Hauts-de-France, avec Pôle Emploi, qui aide à attirer 500 candidats d’ici à trois ans. Avec une boîte mail : candidat@objectifs500.com. Ailleurs, l’accord, signé le 12 mai par les partenaires sociaux de la branche transports routiers, veut donner un nouvel élan à une politique de l’emploi ciblée, volontariste, passant par l’accès aux qualifications des métiers de la branche. Toutes répondent d’abord à une urgence, de combler les manques, de qualifier et de requalifier des demandeurs d’emploi, de favoriser l’employabilité des salariés. Avec cette double optique : faire venir de nouveaux profils et… savoir garder les bons éléments. Il n’y a pas d’échappatoire. Car, à terme, la pyramide des âges (30 % des conducteurs ont plus de 45 ans) va se faire sentir dans les effectifs. Pour anticiper le trou d’air, la solution passe par une meilleure image du métier de conducteur. L’avènement du camion semi-autonome où tout est programmé, déjà visible sur longues distances, transforme la mission (la perspective d’être un « tourneur de volant » n’a rien d’excitant !). Pente fatale ? Osons cette prédiction : les nouvelles technologies aidant, l’usage du smartphone grandissant, la pression commerciale augmentant, une proportion de conducteurs routiers sont appelés à devenir des conducteurs d’affaires, sans quitter leur cabine. Une option, parmi d’autres, pour tenter de sortir ce métier de l’ornière.

Éditorial

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