A lors que le chiffre de + 1,9 % de croissance pour l’économie française occupe tous les media, on salue la hausse de l’investissement (+ 4,3 % en 2017) et le rôle que le CICE a joué pour redonner de l’oxygène aux entreprises. Seulement voilà, tous les dirigeants ne voient pas d’un bon oeil cette reprise sous perfusion. C’est le cas de certains patrons de PME du transport qui, sans pour autant critiquer les aides d’État, ne connaissent que trop bien la fragilité d’un secteur que ces dispositifs cachent. Une recherche de marges durables, des engagements sur la durée, de la visibilité sur le long terme : bref, le minimum syndical d’un patron d’entreprise aspirant à une gestion sereine et durable de son affaire et de ses emplois. Telles sont les aspirations profondes qui émergent d’un tissu économique à la recherche d’un équilibre un peu plus pérenne qu’il ne l’a été ces dernières années. « On est en plein paradoxe : on n’a jamais fait autant de résultat que grâce aux aides d’Etat. Sans elles, on n’existe plus », livre ce transporteur. Pessimiste ? Peut-être mais on peut comprendre son questionement – largement partagé par la profession – sur l’attitude d’un État qui aide mais qui pourrait faire encore évoluer le TICPE, la fiscalité sur les carburants, voire sur le TRM. Ce qui est parfaitement dans ses prérogatives, au demeurant. Si l’on peut donner de l’espoir à ce transporteur et à ses confrères, rappelons que le Comité d’orientation pour les infrastructures, créé dans le cadre des Assises de la mobilité, ne voit pas d’un bon oeil une hausse des prélèvements fiscaux. Il préfère une gestion des dépenses publiques raisonnée à de nouveaux sacrifices demandés aux contribuables. Espérons qu’il sera entendu par le gouvernement qui l’a missionné.
Éditorial