Nombre de chefs d'entreprise voient venir l'échéance avec inquiétude et une tolérance réduite. Le 1er octobre 2006, date de l'entrée en vigueur de la norme pour les véhicules nouvellement immatriculés, c'est après-demain. C'est même demain quand on sait que les premières livraisons de véhicules au format euro 4 auront lieu avant la fin 2005. Or les informations dont on dispose aujourd'hui, fournies par les constructeurs VI et certains équipementiers, sont peu encourageantes du point de vue financier. Considérant les technologies mises en place pour le post-traitement des gaz à la sortie des moteurs et leurs incidences sur la conception des chaînes cinématiques, les prix des véhicules vont augmenter. Dans l'ordre d'idée, un montant moyen de 5000 euros est avancé par certaines marques. Le chiffre n'est pas à la marge. En terme d'exploitation, même punition. La consommation de gazole en hausse dans un cas ou l'achat de produits additionnels et le supplément de poids mort dans l'autre cas feront évoluer à la hausse les coûts d'utilisation. En connaissance de cause, il y a fort à parier que nombre d'entreprises vont anticiper leurs achats, préférant la certitude euro 3 à l'énigme euro 4. Ce choix, nourri du principe de précaution, aura forcément un impact sur les ventes de véhicules neufs dans les prochains mois. Les chaînes de montage pourront-elles faire face, à l'échelle européenne, à cette demande en masse et dans quels délais ? Mais la vraie question est de savoir quand les informations complètes sur euro 4 seront disponibles. Dans le contexte actuel d'un prix du gazole en folie, une autre interrogation sur la facture réelle «euro 4» tombe au plus mal pour les entreprises de transport. La balle est dans le camp des constructeurs et de leurs réseaux de vente.
Editorial
