Le premier semestre 2025 marque une nouvelle étape dans le recul du marché du Véhicule Industriel, selon les données publiées par l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) de BNP Paribas Artegy. Sur fond d’instabilité économique, politique et réglementaire, « tous les indicateurs sont au rouge », avec une chute brutale des immatriculations et une activité fortement ralentie tant sur le neuf que sur l’occasion. La baisse atteint -19,9 % pour les poids lourds de plus de 5,1 tonnes en France, confirmant une tendance européenne également orientée à la baisse.
-15,2% à l'échelle européenne
Sur le plan européen, la chute des immatriculations s’établit à -15,2 % au premier trimestre 2025, dans la continuité du recul amorcé fin 2024. L’Allemagne accuse une baisse de -25,4 %, l’Espagne cède -13 %, tandis que l’Italie et l’Europe de l’Est enregistrent respectivement -9,4 % et -10,8 %. La France n’échappe pas à la tendance avec un recul de 19,1 % sur les cinq premiers mois de l’année. Ce repli est particulièrement marqué sur les tracteurs (-28,4 %), alors que les porteurs, en baisse plus modérée (-7,2 %), semblent soutenus par des commandes antérieures encore en cours de livraison. Le marché du Véhicule Utilitaire Léger (VUL) français suit également cette dynamique défavorable. Après une légère progression en 2024, les immatriculations reculent de 8,1 % début 2025. Les chiffres restent largement inférieurs aux moyennes historiques, éloignant encore la perspective d’un retour aux niveaux d’avant-crise.
L’OVI révise ses prévisions annuelles à la baisse
Au-delà des volumes, les conditions de marché restent tendues. Les trésoreries des entreprises sont fragilisées par une activité réduite, une hausse des défaillances et des investissements inévitables, notamment en lien avec la fin programmée des réseaux 2G et 3G. Les carnets de commandes, en baisse, ne laissent entrevoir aucune reprise immédiate, tandis que les ventes de véhicules d’occasion chutent fortement, avec des prix orientés à la baisse. Face à ces signaux, l’OVI révise ses prévisions annuelles à la baisse. La fourchette initialement envisagée est resserrée vers ses niveaux les plus pessimistes, entre -19 % et -16 %. Si le second semestre pourrait bénéficier d’une base de comparaison plus favorable, aucun rebond significatif n’est attendu à court terme.
