Le groupe de formation spécialisé dans le transport et la logistique Aftral vient de reprendre la société Abskill, également acteur de la formation dans le secteur. Par ce rachat signé le 17 juin, ce sont ainsi 35 centres supplémentaires qui rejoignent les 150 centres de formation et 35 établissements d'enseignement supérieur privé (ISTELI, EPT) de l’Aftral. « Nous avions la volonté de prolonger le maillage territorial car la proximité avec les entreprises, les salariés et candidats est primordiale, souligne Loïc Charbonnier, président d’Aftral. Et les implantations d’Abskill correspondent à 95% en matière de synergie géographique. Certains centres sont assez proches de nos établissements mais nous pourrons mutualiser des moyens. Par exemple, si un camion tombe en panne, nous savons qu’un autre est disponible à quelques kilomètres. »
L’autre objectif de cette reprise était d’éviter qu’un outil de formation aussi important disparaisse, ce qui aurait pu avoir des conséquences importantes pour le secteur. « ABskill était apprécié par de nombreux transporteurs », précise le président d’Aftral. Enfin, l’Aftral a vu dans cette reprise la possibilité de proposer des offres supplémentaires puisqu’ABskill inclut dans son catalogue dans formations dans les soft skills et dans des domaines liés à l’industrie et le BTP. En revanche, la partie recrutement, importante dans le groupe Aftral, devra être renforcée chez Abskill.
En 2024, Abskill a réalisé un chiffre d’affaires de 42M€, compte 400 collaborateurs et forme chaque année 80000 personnes. « Les deux entités demeurent, nous avons racheté les parts sociales »
Anticiper les FCO
Dans cette conjoncture compliquée traversée par les transporteurs, les besoins en formation diminuent. L’Aftral indique ainsi une baisse de 4% de personnes formées en ce début d’année et même de 10% sur la formation initiale de conducteurs. Les financements de la formation proposés par les organismes comme l’Opco Mobilités sont également en déclin en raison des mesures d’économie du gouvernement. « L’idée est de mutualiser et de trouver ainsi un levier pour traverser cette période difficile », indique Loïc Charbonnier, qui craint néanmoins un embouteillage en fin d’année sur les FCO (formations continues obligatoires) : Il y avait eu un décalage de la validité des FCO jusqu’à octobre il y a 5 ans lors du confinement. Les validités de cette année sont donc également décalées. Nous conseillons donc aux entreprises d’anticiper, d’autant qu’en passant la FCO maintenant, la validité sera effective jusqu’à 5 ans après la fin de validité de la FCO actuelle. »
