Après la Pologne, c’est au tour du Portugal de faire l’objet d’une étude du Comité national routier (CNR). La dernière étude sur le sujet remontait à 2019. Premier constat : le TRM portugais reste principalement tourné vers l’international, avec plus des deux tiers de l’activité totale du pavillon. Le secteur compte, en 2022, 8254 entreprises (CA 7900 M€) et un parc de 134 000 véhicules lourds. La part des véhicules légers électriques et hybrides est en augmentation.
Fortes évolutions sociales
Le CNR souligne les importantes évolutions sociales que connaît le secteur : augmentation des minima légaux via une nouvelle convention collective (2019), qui comprend également le paiement d’une indemnité de travail nocturne forfaitaire pour le transport domestique et des avantages pour les conducteurs effectuant du transport de matières dangereuses. Le paiement de deux heures supplémentaires par jour, introduit dans la précédente convention collective, est maintenu. « Au bilan, le coût total du conducteur augmente de + 5,47 %/an en moyenne entre 2019 et 2022, pour un coût total s’établissant à 35 176 €/an en 2022 » pointe le rapport, qui souligne également que le second poste de dépense en forte augmentation est celui du carburant avec +37,1% depuis 2019.
Chargement et déchargement
Particularité notable : le pays a décidé d’encadrer en 2021 le chargement et déchargement de marchandises par les conducteurs. « Il est dorénavant interdit au conducteur, quelle que soit sa nationalité, de charger ou décharger la marchandise sur le territoire portugais. Des exceptions demeurent comme la distribution urbaine ou le transport de carburant. Une pénalité s’applique également aux temps d’attente excédant 2 heures. »
Autre changement, les entreprises de TRM ne peuvent dorénavant plus bénéficier du statut « veiculo longo » leur permettant de baisser de moitié le montant de la taxe à l’essieu. Au final, d’après les calculs du CNR, le prix de revient d’un poids lourd portugais 40 tonnes affecté à l’international en 2022 s’élève à 1,13 €/km, soit une augmentation de près de 17 % par rapport à 2019.
