[Témoin de la semaine ] TSA (62) : « Nous sommes débordés sur tous nos marchés »

André Pecqueur, PDG de TSA à Saint-Omer (62),

Crédit photo Nicolas Montard
Pour André Pecqueur, PDG de TSA à Saint-Omer (62), l’activité se porte bien même s’il faut souvent batailler dans un secteur qui ne réalise que très peu de marges. Face à l’instabilité gouvernementale, le dirigeant qui a traversé plusieurs périodes tendues reste optimiste.  

« Nous devrions faire une bonne année, puisque nous sommes débordés sur tous nos marchés (boissons, cartons, verrerie, marchandises générales, NDLR). Bien sûr, c’est la bagarre tous les jours, et comme dans une course cycliste, même si vous avez gagné la veille, il faut remonter en selle dès le lendemain. Le flux avec le Royaume-Uni, une centaine de camions quotidiens, fonctionne aussi toujours bien, la première année de mise en route du Brexit est loin derrière.

Investir pour ne pas s'endormir

Bien se porter n’exclut pas de continuer à nous améliorer. Comme tous les trois ans, 75 camions et 50 remorques s’apprêtent à rentrer en remplacement du matériel existant. J’ai vu des entreprises chuter, comme le verrier voisin d’Arc International, passé de 12000 à 4000 salariés en quinze ans. Donc, je le répète à mes équipes : « nous allons bien, nous aurons toujours besoin de transport de marchandises, mais si nous ne bougeons pas, dans cinq ans, ça pourrait aller mal. » Nous investissons pour ne pas nous endormir, même quand c’est plus calme. L’argent que nous gagnons n’appartient pas au patron, mais à l’entreprise. Moi, je crois encore beaucoup aux affaires indépendantes, où on ne se dit pas qu’il faut absolument sortir 5% à la fin de l’année. Mais notre chance aujourd’hui est évidemment de ne plus dépendre des banques.

S'adapter

Bien sûr, il faut toujours s’adapter. On ne devient pas très riche dans le transport. Ce n’est pas assez payé : je ne réclame pas 10%, mais 2-3% ne nuiraient à personne. C’est pour ça qu’il faut économiser du kilomètre à vide, rouler à pleine charge plutôt qu’à 20 ou 22 tonnes… Les négociations sont plus tendues, à nous de prouver que nous ne sommes pas des vendeurs de kilomètres. Mais un véritable service. J’ai la chance d’avoir un personnel, qui a le treizième mois, la participation et l’intéressement, et ne rechigne pas à faire quelques heures en plus si besoin. En revanche, nos chargeurs et clients ont parfois tendance à faire attendre trop nos chauffeurs. Quand ça se reproduit trop, nous en faisons part au client.

Il y aura toujours besoin de camions

L’instabilité gouvernementale ? Ça fait soixante ans que je travaille, je ne me suis jamais occupé de politique. Je vois les gouvernements passer… En 1981, quand les socialistes sont arrivés au pouvoir, on nous avait dit que c’était foutu, qu’il ne fallait plus investir… Le retour de l’écotaxe évoqué il y a quelques mois ? Si on la remet, on la paiera. Des lois, il s’en crée, il s’en défait… Mais il y aura toujours besoin de camions pour transporter les marchandises. »

 

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