Le transport se porte t-il mieux ou moins bien que la logistique ? Les familles Fauqueur et Giraud ont recapitalisé, mais pourront-elles le faire indéfiniment ? La séparation des activités transport et logistique est-elle le signe avant-coureur d'une vente par appartements ? Pourquoi avoir cédé les activités citernes chimiques et vrac solide ? Etc. Le tout a été étayé par plusieurs informations rendues officielles par la direction du groupe, comme la recapitalisation de Giraud International (l'activité transport) annoncée et expliquée en mars dernier. Depuis, le tout et son contraire a été dit, jusqu'à la parution récente d'un article dans les Echos, qui a largement contribué à exacerber le débat (voir notre rubrique actualités). Entendons-nous bien : en l'absence de données précises, il est impossible d'aller au-delà de quelques supputations et de se faire une idée précise de la stratégie qui sera conduite par les dirigeants au cours des prochains mois. Nous ne pouvons que partager le point de vue de notre consoeur des Echos rappelant que les candidats à la reprise d'un groupe français gérant plusieurs milliers de chauffeurs ne vont pas se bousculer. Il n'en reste pas moins que l'impression générale qui se manifeste aujourd'hui auprès des confrères de Giraud et transporteurs sous-traitants est, avant tout, l'inquiétude. Personne ne se réjouit de tels déboires, y compris chez ceux qui auraient avantage à voir faillir un concurrent. Car la situation actuelle du groupe Giraud illustre à merveille les faiblesses et carences du transport routier français en général : un secteur pénalisé par des charges sociales élevées, incapable de générer des marges et victime d'une concurrence internationale de plus en plus difficile à affronter compte tenu des écarts de coûts de revient. La mésaventure de Giraud est donc un symbole, qui touche jusqu'à la PME. Espérons qu'elle ne deviendra pas un drame.
Editorial
