La commande, ferme sur 400 unités, représente selon l'entreprise publique un investissement de 1,06 milliard d'euros. La nouvelle confirme une nouvelle fois que les moyens ne manquent pas pour relancer les activités conventionnelles du fret de la SNCF, moyens qui gagneraient aussi à être mis au service d'autres opérateurs. Elle suit l'annonce du plan de redressement 2004/2006 de l'activité fret (baptisé « plan fret 2006 »), présenté en novembre, ignorant l'avenir du transport combiné rail-route et agrémenté d'une dotation de capital de 1,5 Md€ (dont 800 M€ alloués par l'Etat sous condition d'accord de Bruxelles). Elle intervient également après la présentation d'un budget 2004 qui prévoit une réduction d'effectif conséquente de 2500 personnes, en phase avec la recherche de réduction de coûts prônée. L'ensemble de la communication, depuis novembre, tend finalement à faire entendre que la branche fret - qui a fait 458M€ de perte d'exploitation pour un chiffre d'affaires de 1,7 milliard en 2003 (?) - peut être redressée. Les perspectives se veulent convaincantes, les intentions ardentes, mais c'est sur l'état d'esprit, la motivation des troupes et le respect du client que s'appuiera ou non le sauvetage. Le plan prévoit une amélioration des services. C'est le coeur du sujet et c'est sur cette « qualité de service » que sera jugée l'entreprise publique. Malgré le soutien indéfectible des pouvoirs politiques, malgré la bonne humeur toujours affichée de Louis Gallois, malgré le consensus au sein de l'opinion publique en faveur du rail, les actes n'ont jamais été à la hauteur des discours dans la branche fret. La confiance s'est dégradée pour des raisons que chacun connaît dans le transport. Il est coutumier de dire d'un plan qu'il est celui de la dernière chance. Et si c'était vrai...
Editorial