Dans une Europe du transport ouverte et interdépendante, l'impact du fiasco intéresse forcément les pays de l'Union et alimente le débat, crucial, sur la tarification routière et le financement des infrastructures. Premier enseignement : les systèmes techniques et électroniques les plus sophistiqués ne garantissent pas les meilleurs résultats. L'ambition sans borne dans ce domaine de Toll Collect (dont Cofiroute est un actionnaire minoritaire) restera dans les mémoires. L'échec de ce péage autoroutier (qui va relancer l'inusable Eurovignette outre-Rhin) doit inciter les promoteurs des « usines à gaz » en tout genre à montrer plus de modestie. Ce ratage nous amène, d'ailleurs, à avoir une pensée pour les transporteurs qui ont fait installer des OBU dans les véhicules et qui risquent d'en être pour leurs frais (quand seront-ils indemnisés ?). Second point : les déboires de Toll Collect servent le discours de ceux qui réclament de toute urgence une solution concertée à l'échelon européen. Ils auraient tort de ne pas profiter de cette aubaine. Dans l'Hexagone, cette demande est d'autant plus d'actualité que le contexte des élections régionales, en mars, laisse libre cours à des propositions de péages routiers. Experte en matière de péages (qui fonctionnent), la France a, en effet, dans ses cartons des projets. La question de la tarification des infrastructures vient se télescoper avec la le projet de loi relatif aux responsabilités locales, actuellement examiné par les députés. Lequel projet prévoit sous couvert de transfert de compétences aux régions et départements (selon des modalités encore floues) l'instauration de péages sur les routes nationales. La fréquence avec laquelle revient l'information ne laisse pas planer le doute sur la future mise en place. S'il y a des obstacles, ils ne seront pas le fait de la sophistication du système
Editorial