La question, qui fleure bon la naphtaline, a depuis longtemps été balayée par un grand nombre de transporteurs moins portés sur la confrontation d'idées que sur l'efficacité économique. Ces entrepreneurs, au sens vrai du terme, ont vu l'avantage de proposer à leurs clients (quand ce n'était pas à la demande de ces derniers) de prendre en charge un ensemble de prestations dépassant le cadre du seul transport. Des grands groupes ont emprunté cette voie volontariste et conquis des filières, comme nous pourrons le vérifier lors de la Semaine Internationale du Transport et de la Logistique, du 9 au 12 mars, à Paris-Nord Villepinte. Avec détermination, des PME du transport gravissent le même chemin. Leur entrée sur le terrain logistique prend des formes classiques (stockage, entreposage...) ou plus sophistiquées (participation aux process industriels...). Dans certains cas, l'opportunité commerciale est l'élément déclencheur. Plutôt que de perdre un client et le fret correspondant, le chef d'entreprise investit à la périphérie de son métier historique pour mieux le renforcer. Dans d'autres situations, le pas est provoqué par des options financières. Les marges dans le transport n'étant pas mirobolantes (l'euphémisme est de rigueur), l'objectif est de dégager de nouveaux postes de profit, voire de pérenniser la société. Les diversifications constatées s'expliquent aussi par la faible visibilité qui entoure le transport routier dans une Europe élargie. Visibilité réduite que n'a pas dissipé le rapport Hillmeyer. Devant être remis le 26 février à Jean-Pierre Raffarin, les travaux du député dont on veut croire qu'ils proposeront des solutions en faveur du pavillon français n'ont pas été rendus publics. Faut-il voir, dans cet ajournement, un mauvais présage ? La question est ouverte.
Editorial
