Le travail du député alsacien, dont la mission a pris fin le 26 février, ne devrait pas être rendu public avant le début avril. Soit après les élections régionales et... à quelques jours de l'échéance européenne du 1er mai. La montagne accouchera-t-elle d'une souris ? Le ministre de Robien, qui a pris connaissance du rapport, se veut très prudent. Ce dernier et son secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, connaissent les enjeux (du moins veut-on en être persuadés) et ont eu tout le loisir de mesurer les attentes -qui sont grandes- de la profession. L'élargissement européen ne peut servir de leurre. Il ne porte pas en soi les germes de la mauvaise santé du pavillon français et le risque d'invasion des camions de l'Est ne saurait être pris au sérieux. Dans l'immédiat, Gilles de Robien a annoncé la réunion des partenaires sociaux le 8 avril pour leur présenter le rapport et pour une mise à plat des problèmes structurels plombant le transport hexagonal «aux taquets». Il a fait savoir qu'il souhaitait voir donner une plus grande flexibilité aux entreprises. Son voeu va-t-il jusqu'à une redéfinition des temps de travail et de services des conducteurs ? C'est pourtant là que devront agir les pouvoirs publics et s'accorder les partenaires sociaux. Les temps de conduite et de mises à disposition posent aujourd'hui problème. Sur un plan pratique comme du point de vue économique. Pour les entreprises comme pour les salariés qui souhaitent regagner du pouvoir d'achat. Avec le rapport Hillmeyer, on ose croire que MM. de Robien et Bussereau verront encore plus finement les solutions maintes fois préconisées par les relais professionnels. A moins qu'un remaniement ministériel ne vienne changer la donne. Et fournir au(x) successeur(s) l'occasion de se distinguer sans délai.
Editorial