Par sa nouvelle appellation, le salon, co organisé par la Fédération Française de la Carrosserie et Comexpo, veut souligner qu'il rassemble au delà des carrossiers, les constructeurs de véhicules industriels, les réseaux de distribution, les équipementiers... travaillant pour la filière du transport routier. Le rendez-vous, encore lointain pour les visiteurs, se prépare aujourd'hui pour les exposants. L'intérêt que provoque le salon montre que les carrossiers industriels (qui ont connu des mois pénibles avec les dépôts de bilan retentissants de Chéreau, Coder, General Trailers et Kögel) recherchent des perspectives. Ont-ils d'autres options ? Maillons en amont de la chaîne du transport, ils subissent le contrecoup d'une conjoncture difficile (à commencer par une croissance atone en France) qui les pénalise au même titre que leurs clients, les transporteurs. Mais la conjoncture faiblarde ne saurait tout expliquer. Les problèmes sont liés à la surcapacité de production et à l'ouverture du marché français aux concurrents étrangers (Schmitz et Lecitrailer font figure d'ambitieux). Les industriels de la carrosserie, comme les transporteurs, se trouvent devant une alternative : faire du volume et miser sur la masse, réduire toujours plus le coût de revient (quand il est correctement évalué), accepter de se rapprocher du « bien de consommation courant » et de la tendance « low cost »; ou bien privilégier le sur mesure, prouver les mérites de la «valeur ajoutée», mettre la qualité au centre de toute action. Dans le premier cas, il est impératif de gérer au millimètre le process industriel et les hommes (pas simple !) et... de reconnaître la banalisation du produit (ou du service). Dans le second cas, il faut savoir vendre au juste prix, c'est-à-dire augmenter ses tarifs régulièrement et justifier d'être plus cher que son concurrent. Entre les deux choix, point de salut.
Editorial