« Une culture de l'entrave »

L'Officiel des Transporteurs : en tant que secrétaire général de FO Transports, êtes-vous étonné du nombre relativement modeste de PV dressés pour atteinte au droit syndical ou au bon fonctionnement des institutions représentatives du personnel ?

Gérard Appruzese : Vous savez, dans la profession, on n'a pas l'habitude d'appeler au secours et de se tourner vers le gendarme. En pratique, tout se règle dans l'entreprise : les pressions, les menaces, les déclassements, l'organisation de l'isolement du délégué, les brimades. Certains employeurs maîtrisent parfaitement cette panoplie de mesures. Par exemple, on envoie le représentant du personnel à l'étranger le jour des élections ! A vrai dire, dans les PME (et ça va parfois jusqu'à 300 ou 400 salariés !), il existe une véritable «culture de l'entrave». Le syndicat, c'est bien chez les autres, mais pas chez moi ! Dans les grands groupes, tout est mieux codifié et cela s'inscrit dans une politique. Il y a moins de bavures. Et puis, il y a aussi des entreprises où cela fonctionne tant bien que mal.

#bull; L'O.T. : Vous trouvez que le dialogue social professionnel est malade ?

G.A. : Non, il y a des choses qui marc