Suite à la liquidation brutale de Grimaud Logistique en mars 2003, il est reproché au dirigeant du groupe Ziegler des « faits de banqueroute et d'abus de biens sociaux ». A l'origine de l'affaire judiciaire, on retrouve le liquidateur, Jean-Gilles Dutour, convaincu d'anomalies comptables, de détournements d'actifs et de clientèles. Conviction qui avait donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire en mai 2003 et à des perquisitions dans plusieurs agences, à l'automne. Le cycle judiciaire continue donc de suivre son cours... Au delà de la mésaventure personnelle d'Arthur Ziegler, 83 ans, dont on dit qu'il a le cuir solide, c'est l'avenir de Ziegler en France (3 000 salariés) qui semble en jeu. Le risque de contagion, causé par le virus Grimaud Logistique, n'est pas à prendre à la légère. Le risque passe, d'abord, par la voie judiciaire où une extension de la procédure collective à l'ensemble du groupe est demandée par le liquidateur. L'homme semble volontaire et la justice déterminée à éplucher le dossier jusqu'au bout. L'autre risque, plus insidieux, concerne l'activité au quotidien de Ziegler et de ses filiales. Sont à craindre l'immixtion du doute dans les équipes, l'inquiétude des fournisseurs et la frilosité de la clientèle. L'effet « boule de neige » est toujours à redouter. Le groupe belge aura intérêt à organiser un cordon sanitaire afin de protéger ses actifs. Depuis des mois, il navigue dans des eaux troubles, polluées par ce feuilleton judiciaire à rebondissements. Au delà du simple fait de prouver leur bonne foi et le respect des règles de droit, Arthur Ziegler et ses plus proches collaborateurs vont devoir rebâtir un socle de confiance. Ce n'est pas l'action la plus facile.
Editorial