Pour preuve : lors d'un récent petit sondage établi par nos soins pour définir le thème d'un séminaire, les dirigeants de PME consultés ont vite fait savoir où était leur centre d'intérêt du moment. Oui, nous sommes intéressés par cette solution, ont-ils répondu. Oui, nous voudrions savoir comment si prendre... Oui, nous serions heureux de rencontrer des chefs d'entreprises qui ont franchi le pas et réussi dans leur projet... Les langues se délient dans notre milieu professionnel. Ce qui était pudiquement chuchoté, hier, est aujourd'hui publiquement revendiqué. Tous les chefs d'entreprise qui annoncent la couleur ne passeront pas à l'acte. Le choix d'un transfert (même partiel) à l'étranger n'a rien d'évident. Les chausse-trappes, pour des néophytes, sont au moins aussi nombreuses que les bienfaits recherchés. Il n'empêche : quand la délocalisation apparaît comme la seule perspective plausible pour dégager des leviers de croissance et de profit, le message ne peut pas être pris à la légère. Forcément, un courant se met en place... Courant que la hausse du prix du gazole, le coup de grâce, risque d'accentuer. Délocaliser pour faire travailler des conducteurs étrangers meilleur marché, pour bénéficier de niveaux fiscaux plus avantageux, pour suivre un client qui lui-même délocalise... Les motifs ne manquent pour expliquer le nouvel ordre industriel qui se met en place dans l'Union européenne à 25. A l'heure où Nicolas Sarkozy, ministre de l'Économie, tient les manettes du budget et où Gilles de Robien, ministre des Transports, défend les dossiers français (notamment la prolongation de la ristourne de la TIPP) devant le Conseil des ministres de l'UE, il est bon de leur rappeler que les entreprises font l'emploi.
Editorial
