Bien sûr, l'information n'a pas été découverte hier. Elle est parue au JO des Communautés européennes le 4 décembre 2002, obligeant la transposition en France de deux directives fixée au 1er janvier 2005. Mais l'échéance approchant, les conditions de passage d'un plan de transport à un autre donnent la mesure du défi opérationnel. Il est de trois ordres : humain, technique et commercial. Sur le premier point, il s'agit pour les expressistes de revoir leurs plannings, les temps de conduite (plus longs) et donc la gestion des ressources humaines. Ensuite, ils vont devoir réviser la constitution de leurs parcs roulants. Le choix sera-t-il de le «basculer» en faveur des porteurs de 19 t ou, à l'inverse, de privilégier l'usage des utilitaires de 3,5 t ? Cette question est aussi soumise à la disponibilité rapide ou non de ces véhicules. Sur le troisième volet, les messagers engagés contractuellement avec des clients vont devoir repenser leurs politiques commerciales et, forcément, tarifaires, dans une redéfinition des produits. Ce ne sera pas la partie la plus simple. Récemment, une délégation de TLF a rencontré Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, pour lui faire part de ces doléances. Sans remettre en cause l'objectif de sécurité routière, les professionnels souhaitent notamment un aménagement du calendrier, donnant du délai supplémentaire, afin de rendre le point de basculement le moins douloureux possible. La requête aura-t-elle l'oreille du gouvernement alors que l'administration n'est pas prompte à accorder spontanément ce délai supplémentaire. Dans tous les cas, l'échéance donnera l'obligation aux acteurs de la messagerie express de jongler avec le temps sans faire chuter un pan de leur organisation.
Editorial