Demandant à l'Etat d'intervenir pour empêcher la cession (partielle, dans le cadre d'une joint-venture) à ArvinMeritor des activités, pont/essieux et fonderie à Saint-Priest et Vénissieux, les deux élus ont relevé le risque de délocalisation des deux sites abritant 700 salariés, les pertes d'emplois et du savoir-faire industriel. Leur intervention publique n'enrayera pas un processus d'intégration bien engagé. Filiale du groupe Volvo AB (lui-même détenu à 15% par Renault) depuis 2001, Renault Trucks est de plus en plus imbriqué techniquement dans l'ensemble, partageant avec Volvo et Mack des organes conçus par la division Powertrain. Début juin à Stockholm, Leif Johansson, P-dg de Volvo AB, a grossi le trait. Pour lui, les synergies doivent déboucher sur des économies de coûts supérieures, de l'ordre de 880 M€. Et de confesser qu'elles seront bientôt réalisées par des « renouvellements de gammes ». Chez Renault Trucks, la révision des produits a commencé avec les Master et Mascott (en octobre 2003 et mai 2004) et va continuer avec les gammes lourdes. La réalité sera visible au salon de Hanovre, le 23 septembre. Le constructeur devrait présenter des véhicules équipés de moteurs « d'origine Volvo ». Toute la question est, maintenant, de savoir jusqu'où ira commercialement l'intégration ? La force du Losange rouge est son réseau (le premier de l'Hexagone avec 400 points de distribution) et son poids (près de 40 % du marché). Si les véhicules du groupe Volvo AB multiplient les points communs, il y a fort à parier que le client bien informé finira par choisir le distributeur le plus proche. Question : quel est l'avenir du réseau Volvo France au milieu du Losange ?
Editorial