Cette technologie, privilégiant la réduction catalytique sélective, doit permettre aux véhicules de se conformer aux normes antipollution euro 4 et 5, à l'horizon d'octobre 2006 et 2009 pour les véhicules moteurs nouvellement immatriculés. L'initiative des cinq constructeurs, sous la forme d'un front commun, vise deux objectifs. D'abord rassurer sur une technologie encore méconnue (qui nécessite l'adjonction d'une solution aqueuse d'urée synthétique, baptisée AdBlue, et d'un réservoir supplémentaire) et, de ce fait, isoler Scania et Man qui ont misé sur le système concurrent EGR (qui organise la recirculation des gaz d'échappement dans le moteur complétée par un filtre à particules à l'échappement). Ensuite faire pression sur les producteurs d'AdBlue et les réseaux de distribution du produit. Car, malgré les communications rassurantes des producteurs d'urée (six groupes industriels dont BASF et Grande Paroisse) et le soutien des deux pétroliers (le français Total et l'autrichien OMV), la question de l'approvisionnement reste entière. Le produit sera-t-il facilement accessible ? Dans quels endroits ? Sous quelles contraintes peut-il être stocké et à quel prix ? Aujourd'hui, la solution souvent mise en exergue est la livraison directe chez les transporteurs équipés de cuves. Il reste moins de deux ans pour organiser la distribution de l'additif dans les meilleures conditions sans pénaliser l'exploitation des flottes (en faisant faire des détours aux véhicules par exemple). Dans le dispositif SCR, l'AdBlue est l'élément central. Sans l'additif, le véhicule moteur pollue, paraît-il, comme aux temps anciens. Ce serait un comble.
Editorial