Et si sa présentation devenait un handicap pour les entreprises de transport ? La question fait écho à certaines remontées d'informations quant à « l'exploitation » qui est faite de ce plan. Exposé le 8 septembre, concocté par Gilles de Robien en conséquence des missions Dobias et Gressier, il a fait la une de la presse nationale et l'objet de commentaires plutôt bienveillants : « Plan d'aide au camion » ; « Le transport routier à la relance » ; « Mesures d'accompagnement pour les transporteurs »... Autant de titres qui laissent accroire au miracle et, par ricochet, rendent soudain plus difficiles les négociations commerciales et tarifaires, contractuelles ou liées à la conjoncture actuelle. En effet, la réaction des clients et donneurs d'ordre ne s'est pas fait attendre. Exploitant opportunément le plan de Robien et les coupures de presse en ayant découlé, évoquant de « nouveaux cadeaux » faits à la profession, des chargeurs les mettent en exergue pour mieux atténuer, ignorer ou repousser toute majoration de prix, que nécessitent pour le moins les cours du pétrole depuis le début de l'année. Il est clair que le prix du gazole pollue la relation client/transporteur. Il est tout aussi évident que l'inflation ne peut être seule supportée par le prestataire. Le paradoxe serait que le plan de Robien, dont la portée n'est pas neutre au plan fiscal, représente un plomb au plan commercial. Le tri dans le portefeuille clients va devenir un exercice obligé pour les entreprises de transport qui veulent rester profitables.
Editorial