Il y a quelques jours, une émission diffusée sur Arte à 20h30, au titre racoleur « L'Europe malade de ses camions », a rappelé à quel point l'image du transport routier était négative. Certains en doutaient-ils encore ? Et même si le sujet, dans son traitement, fut moins sévère que l'énoncé le laissait craindre, il souligne que le combat pour rehausser la cote du mode routier relève toujours du tour de force. A l'heure où le « développement durable », concept aussi séduisant dans son objectif que vague dans ses contours, impose une façon de pensée en Europe, le secteur du transport routier n'a pas les moyens de rester spectateur. Il lui est même impératif de participer au débat et d'argumenter. Lors d'une intervention publique dédiée à la présentation de la prochaine SITL, en mars 2005, Jean-Claude Michel, président du directoire du groupe Norbert Dentressangle, a livré quelques réflexions intéressantes. Posant comme postulat que seul le transport routier pourra efficacement répondre aux prochaines hausses de flux promises dans les 20 ans en Europe, le dirigeant veut intégrer le développement durable dans le transport routier et non l'inverse. Schéma de pensée malin qui, plutôt que de pousser vers de grandes théories, permet de coller à la réalité des entreprises. Les trois leviers recommandés par Jean-Claude Michel sont économique, social et environnemental. Lequel a donné deux exemples concrets. Le premier concerne le plan «bonne conduite» visant tous les conducteurs. Lequel a débouché sur une baisse drastique de la fréquence d'accidents responsables (8% entre 2002 et 2003). Le second cas vise l'économie de gazole. En promouvant la conduite rationnelle, le groupe (qui « brûle » 16 millions de litres par mois avec ses 4 200 véhicules moteurs) a fait chuter, en deux ans, de 10% la consommation moyenne de sa flotte, calculée aux 100 km. Dans les deux cas, les résultats positifs en termes économiques valident un certain souci de l'environnement. Et méritent meilleure presse.
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