Le premier, ministre de l'Agriculture, a cédé à la pression des marins pêcheurs qui bloquaient certains ports de la Méditerranée, et annoncé des aides financières et la mise en place d'un système d'assurance gazole censé prémunir les marins pêcheurs contre les variations trop rapides des prix. Le second, ministre du Budget, a assuré le 5 octobre que le gouvernement allait « prendre des mesures en faveur des agriculteurs », lesquels ont fait savoir qu'ils mettraient en place des actions massives si les pouvoirs publics les ignoraient. Le troisième, ministre des Transports, a gardé le silence, renvoyant les aboyeurs à son plan de sauvegarde, présenté le 8 septembre. Le transport routier est, pourtant, dans l'attente de mesures immédiates sur le dossier carburant. Le gouvernement, qui a rejeté le retour de la TIPP flottante, a beau annoncé qu'il réunira avant la fin octobre les professionnels des secteurs concernés, les constructeurs automobiles, les fournisseurs d'énergie, avant de « prendre de nouvelles initiatives », il y a urgence à décider. A fortiori dans un contexte qui ne présage aucune retombée des prix du carburant avant très longtemps... Le gouvernement Raffarin ne pourra pas faire l'économie d'une solution, rapidement, soit en permettant de répercuter automatiquement le coût du gazole dans le prix de transport (via, pourquoi pas, un référentiel officiel nommé « indice spécifique de suivi de prix du gazole » dans le plan de Robien), soit en jouant sur les montants des accises et taxes en fonction de l'évolution des cours du pétrole. Plus que technique, le choix est avant tout politique.
Editorial