Tentative de désinformation ? Intox involontaire ? Façon de prêcher le faux pour savoir le vrai ? L'information a été formellement démentie aussi bien en Belgique au siège d'ABX Worldwide, qu'en France, à Roubaix. Mais elle maintient la pression. Depuis quelques mois, ABX France est la cible d'informations contradictoires. La rumeur profite d'un terrain propice. Elle s'immisce quelques jours après validation, le 5 octobre par le CCE, d'un énième plan de restructuration portant cette fois sur 345 postes et 200 contrats précaires. Du point de vue opérationnel, le plan, présenté comme un projet industriel à mettre en oeuvre dans les prochaines semaines, prévoit des filialisations dont celle de l'activité EuroCargo (messagerie internationale) et une douzaine de cessions de sites dans l'Hexagone, partielles ou totales. Pour ABX Logistics France (610 M€ en 2003), l'enjeu est double. Il lui faut réduire le périmètre de son réseau de messagerie domestique (il restera 34 agences) foyer récurent de pertes financières, garder une organisation cohérente avec des partenaires locaux et s'assurer de l'efficacité de l'ensemble pour les clients. Le risque, avec les "réductions de voilure", est de toucher le muscle. Il est parfois trop tard quand le mal est fait. L'autre question concerne la situation de la filiale française vis-à-vis de sa maison-mère, la Société des Chemins de Fer Belges (SNCB). Malgré les avertissements et la vigilance de la Commission européenne sur les aides octroyées, la filiale française -dont les comptes sont dans le rouge- profite de cette « protection » qui n'a pas vocation à durer. Jusqu'à quand ?
Editorial