D'accord pour donner le chiffre d'affaires, mais veto sur les comptes d'exploitation et bénéfices en baisse et, à fortiori, dans le cas de pertes nettes. La hantise d'afficher une « mauvaise année » explique les requêtes. Elles sont révélatrices d'une période où beaucoup d'entreprises voient leurs résultats se dégrader. Et la flambée du prix du gazole, depuis le début de l'année et dont on ne voit pas la fin, ne peut pas arranger la « physionomie » des bilans. Elle souligne le fossé, pour beaucoup d'entreprises, qui se creuse entre les coûts et les prix de transport facturés. « Les coûts prennent l'ascenseur quand les prix montent pas l'escalier », a-t-on entendu dire parfois. Au-delà du bon mot, c'est une réalité. Chacun le sait, la solution est dans la capacité à répercuter les hausses. Il y a la voie politique où les tentatives d'allégements de charges avancées ces derniers jours (qui font suite au plan de relance du 8 septembre) ne peuvent pas tout solutionner. Elles se heurtent notamment à la volonté du même gouvernement de faire baisser les prix à la consommation pour relancer le pouvoir d'achat (Nicolas Sarkozy en a fait son cheval de bataille), mettant sous tension les chaînes logistiques. Il y a aussi et évidemment la voie commerciale, fruit de la négociation. A l'heure où les tarifs 2005 se discutent, une majorité d'entreprises de transport n'a pas les moyens de privilégier le volume au détriment des coûts de revient. La marge n'est pas un luxe, c'est un « carburant » dont le cours n'a plus flambé depuis longtemps.
Editorial