Sans grande surprise. Pour l'organisation professionnelle, après quelques mois de flottement dû à la vacance du pouvoir à sa tête, une nouvelle ère commence. L'élection de Catherine Pons, qui a profité du contexte particulier de fortes revendications, marque un tournant. Sur le fond, la dirigeante, infirmière de formation, aime à parler d'urgences. Elle n'a jamais caché son rejet du plan de Robien, jugé inefficace pour répondre au désarroi des pme. Et met volontiers les pouvoirs publics au banc des accusés. Sur la forme, adepte d'un langage direct, la nouvelle présidente ne craint pas les mobilisations et les appels à l'action. Elle a soutenu les récentes manifestations et a parfois rappelé que le « pouvoir était dans la rue ». Avec ce message, elle pourrait faire rentrer au bercail des responsables et adhérents (notamment dans le Nord mais pas seulement) attirés par d'autres chapelles. Au delà de l'Unostra, cette élection redonnera vie à l'UPR, en léthargie depuis des mois. Réveillée, la jeune organisation (regroupant l'Aftri, l'Otre, TLF et l'Unostra) devra répondre à une contradiction remontée à la surface. Car si, durant les dernières manifestations, des chargeurs ont été brocardés en raison de leurs refus de passer des hausses, certains grands groupes de transport l'ont été tout autant, et avec quelle virulence ! La cohabitation des « grands » et des « petits » dans le monde du transport routier n'a jamais été simple, malgré la volonté de moraliser et d'encadrer le lien d'affaire. La crue du prix du gazole en 2004 a tendu cette relation. Si le sujet, pour beaucoup, doit se traiter sur le terrain commercial de gré à gré, il mérite pour d'autres une réponse plus politique. Imposant à l'intérieur de l'UPR des compromis ou un grand écart douloureux.
Editorial