Les sociétés d'autoroutes, en raison d'imposants budgets de fonctionnement et d'investissement, n'ont jamais eu la vocation d'être philanthropiques. Comme le soulignent les augmentations tarifaires annuelles et les dernières en date, annoncées en janvier (+3,22% pour les PL sur les ASF ; +3,43 % sur Escota ...) et effectives au 1er février. Pourtant, cette actualité interpelle à trois niveaux. Le premier concerne les hausses de tarifs et la « discrimination » entre véhicules. Les écarts de traitement dans les augmentations de prix entre VL et PL (relevés par l'OTRE décidée à vérifier la solidité juridique du principe) creuse, un peu plus chaque année, le fossé entre les catégories de véhicules. Et cela dans des proportions qui, un jour, ne pourront plus être justifiées par les dégâts et usures plus graves reprochés aux poids lourds. Le deuxième point touche à l'introduction en bourse de sociétés d'autoroutes (c'est fait, depuis novembre, pour la SAPRR ; ce sera au printemps pour la SANEF). Le risque serait que les impératifs de rentabilité et la « dictature » du titre boursier éloignent les sociétés d'autoroutes de leur mission d'origine et commandent une généralisation des services payants pour augmenter les recettes et garantir des profits. D'où l'objet du troisième point qui concerne l'émergence des parkings sécurisés payants, récemment mis en place à Communay et Vémars. Des transporteurs regrettent que le paiement de leur utilisation viennent en plus des péages. La double addition se généraliserait si les places pour PL venaient à manquer sur les aires gratuites pour « pousser » les ensembles routiers vers les sites payants et rémunérateurs. Le stratagème serait mal vu.
Editorial