L'écho de cette revendication, amplifiée par l'arrivée des dix nouveaux pays de l'Est en mai 2004, semble avoir été entendu au plus haut niveau. Selon l'organisation professionnelle, Gilles de Robien et François Goulard seraient sur le point de faire modifier l'arrêté du 5 mai 2003 sur la location transfrontalière avec et sans conducteur. Pour la FNTR, le signe est favorable. Il s'agit de lutter contre une « délocalisation à l'envers », qui met dans l'Hexagone en compétition des vrais et « faux transporteurs », ces derniers utilisant des tracteurs d'un pays, des semi-remorques d'un autre et des conducteurs d'un troisième, de préférence à « bas coûts sociaux ». Le constat apparaît sans appel mais n'est guère partagé. Les ferments de la division étant toujours très actifs dans la profession, TLF a immédiatement réagi face à cette présentation des faits. L'organisation fait état de son émoi devant la mise à l'index d'un phénomène qu'elle juge « marginal » et une revendication qu'elle considère « suspicieuse » à l'endroit d'une profession (les loueurs) et de ses clients. Au fond, cette divergence d'appréciation appelle deux questions : la location transfrontalière avec conducteur participe-t-elle à l'expansion du cabotage dans nos frontières de véhicules et conducteurs de pays de l'Est ? Dans quelle mesure permet-elle à des entreprises, y compris dans le compte propre, et des opérateurs de gagner ou de garder des marchés et de fausser la concurrence sur le sol français ? A défaut de chiffres précis (inconnus ou tenus secrets) sur le sujet, il y a des signaux d'alerte que le gouvernement a choisi d'écouter. Un petit pas qui forcément en appelle d'autres.
Editorial