Les raisons de ces cessions sont connues. La filiale colis de Geopost publie depuis 2000 des résultats financiers en dents de scie (pertes en 2001 et 2003), assortis de restructurations et de suppressions de postes à répétition. Le repreneur dévoilé le 31 mars est un investisseur de la région de Tours, du nom de XAAP Finance, une solution admise par les salariés craignant -dans un premier temps- de se voir absorbés par un concurrent et de « payer » le risque de doublons. Pour Sernam, depuis peu guidé par Philippe Chevalier, le contexte est différent. La filiale de la SNCF changera de main conformément au diktat de la Commission européenne, qui a mis en balance de précédentes aides publiques venues combler de sérieux déficits. Au final, avec ces mouvements capitalistiques à venir et selon les plans des futurs actionnaires, c'est une partie de l'organisation de l'express industriel dans l'Hexagone qui va évoluer. Les deux filiales (430 M€ de revenus pour Sernam ; 150 M€ pour TAT Express en 2004) représentent un volume certain sur ce segment spécifique. Avec ses Trains Bloc Express (TBE) nocturnes partant de Paris à destination du Sud-Ouest et du Sud-Est, Sernam propose un outil de premier choix qui s'imposera d'autant plus dans le cadre de la limitation à 90 km/h des véhicules de moins de 12 t. Forcément, les utilisateurs potentiel des TBE (clients industriels et expressistes) suivent à la loupe le devenir de Sernam. Et ceux qui prônent la pluralité de l'offre portent attention à l'évolution de TAT Express. D'où leur souhait de voir entrer en scène des repreneurs qui témoignent d'un projet, d'un calendrier et de moyens. A l'heure actuelle, ce n'est pas garanti.
Editorial