Selon un rapport annuel de la Fédération des centres de gestion agréés, qui analyse secteur par secteur la santé économique des très petites entreprises (abritant entre un et cinq salariés), le secteur des transports a fait partie des mauvais élèves en 2004. Le chiffre d'affaires moyen des TPE (recensées sur les codes NAF 602 L et M) a reculé de 0,5 % par rapport à celui de 2003, en complète opposition avec la progression constatée entre 2002 et 2003 (+ 4,3 %). Sur le seul 4e trimestre 2004, le recul des revenus a atteint 8,1 %. Le résultat de l'étude de la FCGA, basée sur les seuls chiffres d'affaires, ne peut totalement surprendre. La condition de sous-traitant (une large majorité des TPE dans le transport) n'a jamais été une sinécure. Mais le contexte depuis 2004 -hausse des coûts et croissance du PIB en panne- fragilise aussi les positions des plus petits. La pression sur les prix et la concurrence à outrance touchent les groupes de transports, lesquels n'ont d'autres choix que de répercuter le phénomène jusqu'au dernier maillon de la chaîne, « variable d'ajustement » indispensable sur terrain et précieuse pour les comptes d'exploitation. Dans les périodes difficiles, se pose toujours la question pour un dirigeant de la bonne taille de son entreprise. Comment atteindre la fameuse taille « critique » qui commercialement permet de « faire le poids » face aux clients, opérationnellement d'optimiser l'outil de production et financièrement de baisser les coûts de structure ? Il est coutumier de dire que les petites structures sont suffisamment souples et malléables pour passer entre les gouttes. En France, aujourd'hui, le cliché tombe à l'eau. La « variable d'ajustement » française souffre. Une autre au delà des frontières hexagonales montre son nez. Faut-il y voir un phénomène de cause à effet ?
Editorial