Quel que soit le résultat du référendum sur le projet de constitution européenne, le 29 mai, une nouvelle équipe sera choisie par Jacques Chirac, en juin. Pour le monde du transport routier, en quête de soutien politique, la perspective n'est pas neutre. De nouveaux interlocuteurs et de nouvelles inflexions sont forcément attendus au tournant. Encore faudra-t-il présenter au futur gouvernement (le ministre de l'Économie, Thierry Breton, devrait rester à Bercy mais pour le portefeuille des Transports, Gilles de Robien et, surtout, François Goulard sont moins donnés favoris) l'ordre des priorités ! Or comment établir cette échelle dans le transport tant elles semblent aussi nombreuses qu'urgentes. En France, le pavillon est en difficulté et il n'y a pas que les discours officiels qui le disent. Les bilans 2004 dont nous avons eu connaissance ne sont pas bons. L'activité est molle. Le gazole continue de miner les comptes d'exploitation. Et, surtout, il y a cette présence grandissante des véhicules étrangers sur les routes et aux abords des points de chargement. Avec cette question : jusqu'à quel point les vannes sont ouvertes en France et jusqu'où la concurrence peut-elle profiter des vides juridiques et atermoiements politiques en Europe ? Le prochain gouvernement aura à s'activer sur ses champs de compétences (révision de la taxe professionnelle sur les véhicules, allégements de charges sociales, contrôles renforcés sur les routes contre l'exercice illégal de la profession...) et à défendre la cause tricolore auprès des instances bruxelloises pour une autre partie des dossiers (gazole professionnel européen, harmonisation fiscale...). A défaut d'action, il sera compris que parmi toutes les priorités, il n'y en a aucune d'urgente.
Editorial