L'Officiel des transporteurs : vous venez de terminer une étude sur le déficit auditif des conducteurs de poids lourds. Quel est votre diagnostic ?
Chantal Jacquet : Le déficit auditif chez cette population existe même s'il est modéré. A 35 ans, un chauffeur PL a perdu environ 15,88 décibels s'il a été exposé huit heures par jour à une nuisance sonore comprise entre 77 et 92 dB. Et cette perte s'accentue avec l'ancienneté affichée dans la profession. Le constructeur estime le bruit dégagé en cabine à 65 dB durant les tests sur site. Mais d'après nos mesures prises en conditions réelles de travail, il est compris entre 74 à 79 dB. Notre étude a été réalisée auprès de 240 routiers dans 34 entreprises par une équipe de cinq médecins, de deux techniciennes de méthodologie bruit et d'un intervenant en prévention des risques professionnels durant deux ans. Les patients, que nous recevions dans le service de santé au travail en Savoie, ne se plaignaient pas de troubles de l'audition pourtant réels et croissants. Aucune étude datant de moins de vingt ans n'a été réalisée sur le sujet, hormis au Canada où le réseau routier et les camions ne sont pas com
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