Comment, avec le recul, qualifieriez-vous les relations que vous avez entretenues avec le monde du TRM lorsque vous étiez ministre des Transports ?
Jean-Claude Gayssot : Elles furent à la fois conflictuelles et compréhensives. Conflictuelles car je suis parti de l'idée, je l'ai dit et je le maintiens, que l'avenir de la route, c'est le rail. Autrement dit, il ne fallait plus que les transporteurs routiers considèrent la route comme le mode unique. Qu'il fallait penser en termes d'efficacité logistique en lien avec l'objectif de report modal. D'une certaine manière, j'ai inventé un sixième mode de transport : l'intermodalité. Les relations furent aussi empreintes de compréhension car, dans le même temps, je disais : « je vous comprends quand vous me dites que vous êtes désavantagés par la tarification du gazole ». J'ai toujours pensé que ce n'était pas en asphyxiant le transport routier français par des taxes que l'on réglerait le problème environnemental. Du coup, l'idée du carburant professionnel est née. La démarche d'harmonisation européenne que je souhaitais pour le gazole, je la voulais en parallèle pour le social. Avec une harmonisation par le haut.
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