La réforme de Fret SNCF satisfait-elle les chargeurs ?
C. R. : Le fait qu'une entreprise opérant sur un marché concurrentiel tourne le dos à ses activités déficitaires et se concentre sans aides publiques sur celles qui sont rentables est objectivement plutôt une bonne et saine décision. Toute la question est de savoir s'il est envisageable de mener de front les deux combats que sont le retour à l'équilibre financier de Fret SNCF et le développement du fret ferroviaire. Ainsi, placer l'avenir du fret ferroviaire dans les flux que les autoroutes ferroviaires et les « TGV » fret pourraient, à échéance 2020, aller chercher dans le transport routier et dans le transport aérien de façon à compenser les volumes de fret ferroviaire conventionnel perdus en 2009, est un exercice de style politiquement correct, mais avec une vision d'entrepreneur, cela revient à « lâcher la proie pour l'ombre ». Il ne s'agit pas de tourner le dos à l'innovation, mais il s'agit aussi de rester lucide en ne perdant pas de vue que les trafics conventionnels et le rail-route restent le fonds de commerce du ferroviaire dont il faut préserver et augmenter la pertinence avant d'engloutir 5
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