L'O.T. : Comment analysez-vous l'évolution du transport routier français ?
R. D. : Nous assistons à une dégradation uniquement liée à des dysfonctionnements interprofessionnels. Pour faire des économies d'échelle dans les années 80, on a vu se constituer des groupes industriels de transports. De ce fait, la majorité des transporteurs français ont perdu leur potentiel client et sont devenus des sous-traitants. Ce système pyramidal est détenu au sommet par quelques groupes de donneurs d'ordre et de chargeurs dont la SNCF qui doit, à elle seule et avec ses sous-traitants maîtriser près de 70 % du fret routier. Avec cette poignée de chargeurs, elle alimente l'activité des quelque 30 000 TPE et PME qui en deviennent dépendantes. Ce qui est inacceptable, c'est qu'elle soit subventionnée par le contribuable à travers l'État qui impose ses règles sociales, fiscales et commerciales. Cette situation constitue une concurrence déloyale qui n'a jamais été dénoncée par aucune fédération. Elle génère un conflit d'intérêts.
La profession sait-elle se défendre, selon vous ?
R. D. : Non dans cette configuration je ne me sens pas représenté. La raison est qu'il y
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