Le monde du transport routier, dans ses instances représentatives, n'est jamais avare de divisions intestines ou de dissensions spectaculaires. L'accord social du 11 décembre, renforcé par un arrêté d'extension négocié avant la signature puis la mise en route laborieuse des États Généraux ont permis de renouer avec la tradition des scènes de ménage publiques. C'est un fait : les patrons sont divisés, du sommet à la base, par cet accord. Les querelles et ambitions personnelles, montées en épingle ces derniers temps, n'expliquent pas seules le fossé. Depuis décembre, s'opposent deux groupes qu'on peut dessiner schématiquement. D'un côté, les entreprises qui possèdent des camions et emploient des conducteurs, maîtres de leurs moyens mais devenus lourds à porter en période de guerre des prix. De l'autre, les grands donneurs d'ordre qui font tourner des armées de sous-traitants, au sein d'organisations plus souples à gérer et plus rémunératrices grâce à l'affrètement. Cette grille de lecture très opérationnelle est une réalité intangible. Elle en cache une autre, plus philosophique. L'accord social oppose, au fond, deux perceptions de l'avenir, disti
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