DEUX VISIONS DU MÉTIER

Choquant ? Sur scène, lors de la soirée du Transporteur de l’Année, le 14 mars, André Heintz a tenu devant les 300 professionnels réunis ce propos volontairement provocant : « 36 000 entreprises de transport routier en France, c’est trop ! Avec 10 000, ce serait plus confortable. Les métiers qui gagnent de l’argent sont ceux qui se sont concentrés. » Murmures dans la salle ! Et le dirigeant de Heintz Transport (57) de citer les secteurs de la téléphonie, du pétrole, de la sidérurgie… où quelques conglomérats font la pluie et le beau temps. En admettant qu’il soit décoiffant, le point de vue exprime la dureté des temps. Les réalités commerciales, après deux ans de crise et d’appels d’offres couperets, ont « rougi » les bilans, déséquilibrés par la baisse des chiffres d’affaires. L’impact négatif sur la pérennité des entreprises a été immédiat. En 2009 et 2010, plus de 4 000 sociétés de transport sont passées par une procédure judiciaire, dont la cessation volontaire d’activité, nouveau signe de reddition. De ce fait, les cartes sont redistribuées. Dans le froid, on a vu Renaud racheté par STG, Gringore par Postic,