En ce début d’après-midi du vendredi 30 septembre, la salle d’accueil flambant neuf du tribunal de commerce de Bobigny paraît surdimensionnée. Seule une poignée d’impatients s’est déplacée pour obtenir copie des jugements rendus le matin même à huis clos. Alignés sur un banc devant une baie vitrée inondée de soleil, Jacques Kéla, Frédéric Makonko et David Matutala épluchent la proposition de Caravelle pour leur agence, celle de Mitry Mory (77). Au guichet, Frédéric Makonko a réglé 1,50 € pour se voir délivrer les minutes du jugement où figure le nom de son nouveau patron. Le trio pointe pour chaque catégorie de postes de travail le nombre d’emplois sacrifiés et ceux qui seront épargnés. « Sur le quai, 39 départs sont prévus sur 76 personnes, indique l’un d’entre eux. Pour nous, derrière chaque poste, il y a le visage d’un collègue. Qui, comme nous, dort très mal la nuit et depuis trop longtemps ». Tous trois se revendiquent de la CGT. Représentants du personnel, encartés ou simples sympathisants ? Impossible de le savoir. Une demi-douzaine de leurs collègues ont pris leur après-midi pour les accompagner. « Déjà, nous s
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques
S'abonnerDéjà Abonné ?