Les boîtiers embarqués (OBU) vont-ils devenir obsolètes en Allemagne ? Depuis des années, les transporteurs circulant en Allemagne doivent s’équiper d’un dispositif embarqué, homologué par Toll Collect ou compatibles via EETS (service européen de télépéage), de type Axxès (C’Moov) ou AS24 (Passango), qui enregistre automatiquement les kilomètres parcourus. En alternative, certains utilisent déjà l’application Toll Collect, mais elle impose de réserver à l’avance un trajet précis, ce qui limite la souplesse opérationnelle. Le nouveau ministre fédéral des Transports, Patrick Schnieder, vient de proposer une généralisation de l’application avec une utilisation beaucoup plus large. Le conducteur n’aurait qu’à activer l’application au départ et à la désactiver à l’arrivée, afin de calculer automatiquement les péages en temps réel, sans pré-déclaration d’itinéraires. Pour les transporteurs, l’intérêt est double : moins de contraintes matérielles et une réduction des coûts liés à l’installation et à la gestion des OBU. À l’échelle nationale, le ministère souligne également un allègement des infrastructures techniques nécessaires au fonctionnement du système de péage.
Tâche d’huile dans l’Union européenne ?
Le ministère fédéral des Transports n’a pas encore précisé ni la maturité technologique du projet ni la date de mise en œuvre. Cette proposition servirait toutefois les intérêts des transporteurs occasionnels, qui n’auraient plus ainsi à se doter d’OBU, d’autant plus que depuis le 1er juillet 2024, l’Allemagne a étendu l'obligation de péage aux véhicules utilitaires de plus de 3,5 tonnes, renforçant encore le besoin de solutions flexibles pour les petits opérateurs. L’initiative pourrait aussi inspirer d’autres pays européens. Bruxelles pousse en effet à l’interopérabilité des systèmes de télépéage. L’expérience allemande de paiement via smartphone pourrait ainsi devenir un modèle continental. Cette proposition s’inscrit dans un programme plus vaste de numérisation du transport routier mené par Patrick Schnieder. Dès ses 100 premiers jours, il a mis en avant la digitalisation comme levier d’efficacité et de réduction de la bureaucratie. Parmi les mesures déjà engagées : la création d’un certificat d’immatriculation numérique et un service d’information sur les places de stationnement poids lourds en temps quasi réel.
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