L’arrêté ministériel paru au JO espagnol prévoit que le poids maximum autorisé est porté de 40 à 44 tonnes pour les ensembles de véhicules à cinq essieux ou plus utilisés pour le transport de marchandises par route, cette masse pouvant être augmentée de 2 tonnes au maximum lorsqu'il s'agit d'opérations de transport intermodal. La hauteur maximum est portée à 4,5 mètres pour certains types de transport (animaux vivants par exemple). Un délai de 3 mois, jusqu’au 23 octobre, a été prévu pour l’entrée en vigueur.
Le texte élimine aussi l’obligation d’obtenir une autorisation préalable pour les ensembles euro-modulaires (jusqu’à 72 tonnes et 32 mètres), dans un souci manifeste d’alléger les procédures bureaucratiques. Leur circulation sera cependant restreinte à des itinéraires prédéterminés sur le territoire espagnol.
Méfiance des transporteurs
Les chargeurs, qui attendaient avec impatience depuis plusieurs années l’approbation des 44 tonnes, sont satisfaits. AECOC, la puissante association qui réunit les grands fabricants et distributeurs, y voit « une étape clé pour renforcer la compétitivité des entreprises, améliorer la durabilité environnementale et répondre aux besoins du transport routier de marchandises dans notre pays ».
Mais le TRM voit les choses différemment. Dans un communiqué, le Comité national du transport routier (CNTC), qui rassemble les associations représentatives du TRM espagnol, estime que les 44 tonnes impliqueront « une augmentation moyenne des coûts par véhicule en euros/km comprise entre 14 et 18 % ». Le CNTC met en avant principalement une usure accrue des véhicules, des freins et des pneus ; l’augmentation de la consommation de carburant ; et des temps de chargement/déchargement additionnels. Et ce, alors que les chargeurs bénéficieront d’une baisse des coûts par tonne transportée.
La Confédération espagnole du transport routier de marchandises (CETM), la principale association professionnelle du TRM espagnol, rappelle qu’elle avait demandé au Ministère des Transports d'inclure une disposition stipulant que les contrats de transport devaient être adaptés pour prendre en compte cette hausse des coûts. Le ministère avait inclus une clause dans ce sens dans le projet de texte qui n'a pas été incorporée dans le texte final publié au JO. La CETM demande que cette clause soit obligatoirement intégrée dans la réglementation.