Dans une note à la commission européenne du 2 décembre dernier, le gouvernement français en a appelé à l’ambition pour “la proposition législative sur le verdissement des flottes d’entreprises annoncée d’ici à la fin 2025”. Pour mieux accompagner “les plans d’électrification des constructeurs automobiles”, il faudrait “soutenir la demande en véhicules électriques, légers et lourds” et inciter “à l’achat de véhicules électriques à fort contenu européen”. Suggérant notamment, pour les camions, “qu’un pourcentage minimal de recours” à l’électrique, “pourrait ainsi être imposé aux donneurs d’ordre”.
Pas de consultation des transporteurs
“Nous n’avons pas été consultés et avons découvert la position française par voie de presse”, regrettent l’Union TLF et l’OTRE dans des communiqués distincts, tandis que la FNTR et l'AFTRI (association française du transport routier international), dans un post conjoint sur LinkedIn, attendent “un retour du ministre des Transports et de l'écosystème européen, sollicités ces derniers jours”.
“Oui au verdissement, non aux quotas obligatoires de véhicules zéro émission que proposent la commission”, affirment ces deux dernières organisations, soulignant que “le secteur est engagé dans la décarbonation” mais que des freins persistent, tels, notamment “l’insuffisance des infrastructures de recharge, une fiscalité et une tarification inadaptées, des financements et modèles économiques incertains et des contraintes opérationnelles fortes”.
Pour “une neutralité technologique”
L’OTRE s’oppose aussi à “l’introduction de quotas obligatoires d’incorporation, qui imposeraient des contraintes irréalistes aux TPE et PME” et milite “en faveur d’incitations harmonisées”, défendant “une neutralité technologique en matière de motorisations” et le “développement simultané de l’électrique, de l’hydrogène, des biocarburants avancés, du bioGNV, du B100”.
Chez TLF, on alerte sur “l'accumulation de strates de réglementation européennes, nationales et locales, en cours d’adoption ou de révision”, qui serait “un frein plutôt qu’un accélérateur à la transition”, citant, entre autres, une taxe française sur le verdissement des flottes “qui date de moins d’un an”, un avenir des zones à faibles émissions (ZFE) en suspens, des écotaxes locales ou “une révision probable” du règlement CO2 pour les poids lourds.