Du colza au rail : Saipol mise sur le ferroutage

Frédéric Charel, responsable transport chez Saipol rencontré sur le stand Oleo 100 sur Solutrans. 

Crédit photo NBC
Plébiscité par les chargeurs et les transporteurs, l’Oleo 100 a quasiment quadruplé sa production ces trois dernières années. Le producteur de biocarburant du groupe Saipol (groupe Avril) entend lui aussi montrer l’exemple en décarbonant son transport grâce au ferroutage. Désormais, 7 % des transferts se font par le rail.

Depuis janvier 2025, le biocarburant de Saipol emprunte quotidiennement deux lignes de transport combiné sur Miramas et une ligne sur Bordeaux. Deux isotanks (sur une flotte de 18) aux couleurs d’Oleo 100 circulent entre Paris et Miramas sur un train opéré par T3M.
« Pour atteindre le Sud-Ouest et le Sud-Est depuis nos usines de production d’Oleo 100, il faut compter un jour et demi en camion et seulement 12 heures avec le train. Je gagne en productivité, en heures de conducteur, en CO2. Nous avons dû tester notre capacité à respecter les horaires fixes, à avoir les rotations au niveau du train. Il a fallu vaincre les réticences des clients liées au changement », souligne Frédéric Charel, responsable transport chez Saipol. À la clé également, une économie de 11 % sur les prix pratiqués par la route.

Une chaîne logistique internalisée

Rencontré sur le salon Solutrans, cet ancien responsable transport d’Intermarché et de Carrefour est la vedette du quatrième épisode de la série « De la Graine à la Roue » diffusée sur YouTube par Saipol. Il y décrit l’ensemble du processus de production du biocarburant, depuis les graines de colza jusqu’à la distribution client. Au cœur de cette chaîne, la trituration des graines s’effectue à Grand-Couronne (25 %) et au Mériot (75 % de la production), près de Nogent-sur-Seine. Chaque jour, une noria de 300 véhicules livre les graines de colza sur les deux sites. Entre 2022 et 2025, la production de biocarburant est passée de 80 000 à 290 000 m3.
Par ailleurs, le nombre de cuves installées chez les clients a bondi de 800 à plus de 2 000 cuves en quatre ans. « Nous assurons ainsi la livraison directe chez nos clients », souligne-t-il, pas peu fier d’avoir installé un flexible avec un volucompteur monté sur châssis.

Multimodalité en pratique

« Nos transferts intersites se font en train et par barge. Et chaque semaine, un train d’huile brute, issue du process de production, circule entre Le Mériot et Coudekerque », explique-t-il. Un autre train hebdomadaire de 1 400 tonnes relie Le Mériot à Grand-Couronne.
Parmi les clients : les camions de bennes à ordures ménagères, les engins de travaux publics, les autocars, le train et le transport routier de marchandises. Vingt mille poids- lourds roulent au B100 en France pour le compte de plusieurs centaines de transporteurs.
« Trois cents donneurs d’ordre recherchent des solutions décarbonées. L’idée est de permettre de faire se rencontrer les besoins du chargeur avec les transporteurs », explique Xavier Philibeaux, business développeur d’Oleo 100.
Depuis 2023, sur la ligne ferroviaire Paris-Granville, la locomotive SNCF fonctionne au biocarburant. Il a également pris place à bord des aérobus qui relient Paris à l’aéroport de Beauvais.
De la graine à la roue, la culture du colza génère 70 % des émissions totales de CO2, la transformation en carburant émet 25 % de CO2 et le transport représente 5 % des émissions.

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