« 2024 s'est presque bien passé, a souligné Jean-Louis Duhamel, président de l'association Promotrans, au cours de l’assemblée générale de l'organisme de formation, le 22 mai. Le monde du transport souffre beaucoup et nous aussi… ». Plusieurs chiffres apparaissent en baisse sur l’année 2024 par rapport à l'année précédente pour le groupe Promotrans. Sur ses 14 campus de formation initiale, le groupe a dénombré 3401 personnes apprenantes, en diminution de 4,5%, pour près de 1,16 million heures dispensées (-3,25%). Concernant la formation continue, Promotrans a enregistré 3,6 millions d’heures dispensées (-7,3%) pour 48 715 stagiaires (-2,38%). La conduite a concerné 18 218 apprenants (pour 1,8 million heures), la logistique 14 438 (484 650 heures), la sécurité 8 834 apprenants (147 531 heures), l’exploitation 1487 (192 193). Au total, ce sont près de 57000 stagiaires qui ont été formés, représentant 5 millions d’heures de formation.
La digitalisation comme enjeu clé
La bonne remonté des cinq dernières années, qui a suivi une période de 5-6 ans particulièrement difficiles, s’essouffle donc mais Promotrans, qui fêtera ses 60 ans l'année prochaine, se montre confiant tout en restant prudent. « En 2024, les Jeux olympiques ont pris le devant de la scène et des budgets ont été redirigés vers les agents de sécurité, et l’inflation était très présente cette année, a précisé Peter Guillon, président de la SAS Promotrans Formation professionnelle continue (FPC). Avant d’ajouter : « Nous avons su faire face grâce à l’innovation et à la proximité avec les clients. » La vigilance est donc de mise, d’autant qu’à ce contexte difficile s’ajoute la quête d’économie du gouvernement qui pourrait peser sur les subventions à l’avenir. Pour l’organisme de formation, la digitalisation et l’innovation joueront à l’avenir un grand rôle et font partie des solutions qui permettront de faire face à ces obstacles. « L’intelligence artificielle est déjà intégrée dans certains outils, note Peter Guillon. Demain, elle permettra par exemple d’orienter les formateurs sur les points faibles de stagiaires. Les parcours pourraient ainsi être plus courts ». Le déploiement de l’offre e-learning et hybridation permet aussi de limiter les dépenses. « Mais nous ne croyons pas à la formation à 100% en e-learning ! » nuance le président de la SAS Promotrans FPC, qui insiste sur l’importance de l’interaction avec le formateur, point clé d’une formation de qualité.
Mise en valeur des métiers
Parmi les faits marquants en 2024, la mise en place en mars de la certification formation a été particulièrement bien accueillie alors que le secteur subit un manque d’animateurs-formateurs chronique dans le secteur. « Chez Promotrans, la très grande majorité des formateurs sont salariés, nous ne faisons que très peu appel à des sous-traitants, souligne Peter Guillon. Mais il manquait près de 600 animateurs sur le marché et beaucoup de sous-traitants en profitaient, avec souvent un déficit de formation. Des formations ont donc été créées pour eux, en discussion avec l’Aftral. » Cette mesure était d’autant plus importante que 70000 conducteurs partiront à la retraite dans les prochaines années, impliquant un besoin accru de compétences pour les entreprises. Et pour attirer les talents de demain, le groupe a aussi participé à plusieurs initiatives autour de la mise en avant des métiers du transport (semaine des métiers, Apprentiscène, 24H Camions du Mans, Worldskills…).
