Alors que l’activité morose et l’instabilité politique tendent à inciter les transporteurs à repousser leurs projets d’investissement, notamment en matière de transition énergétique, le gouvernement envisage à travers le PLF 2026 de supprimer des dispositifs de soutien aux énergies alternatives. Les fédérations redoutent que cette mesure compromette les efforts de décarbonation entrepris par les transporteurs et entraîne in fine un retour contraint au diesel. Par ailleurs, les entreprises, souvent des TPE et PME déjà fragilisées, qui ont massivement investi pour verdir leurs flottes (véhicules électriques, bioGNV/GNV, B100, HVO, infrastructures de recharge ou d’avitaillement, et formation des personnels), se retrouveraient sans modèle économique soutenable, entrainant des défaillances en chaîne.
Maintenir le cadre fiscal actuel pour les biocarburants
La rupture de prévisibilité des politiques publiques remettrait en cause la crédibilité même de la transition énergétique du secteur, appuient les quatre fédérations : « Ces investissements, encouragés par les politiques publiques et les objectifs européens, reposaient sur un cadre fiscal stable et lisible, garant de la viabilité économique des choix opérés. Cette stabilité et cette lisibilité promises ne semblent désormais que des incantations et leur absence plonge tout un secteur dans le trouble. »
Elles appellent ainsi le gouvernement à « supprimer totalement ces mesures et maintenir le cadre fiscal actuel pour les biocarburants, indispensable pour sécuriser les investissements réalisés » et à « poursuivre les travaux communs sur l’électrification des flottes, notamment via l’intégration de l’installation des IRVE (1) au dépôt dans le dispositif IRICC (2), prévue dans le projet de loi DADUE (3). »
- (1) Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique
- (2) Incitation à la Réduction de l'Intensité Carbone des Carburants
- (3) Projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne (dans les domaines de l’économie, de la santé, du travail, des transports et de l’agriculture)