GT Solutions : des chiffres en progression malgré un contexte morose

Avec 240M€ de chiffre d’affaires en 2024, GT Solutions affiche une croissance de 5% par rapport à l’année précédente. Le groupe, qui se prépare à une année 2026 d'anniversaires (80 ans de GT solutions, 40 ans de STAVI, 10 ans de GT solutions emploi), suit la même tendance en 2025, souligne son directeur général, Matthieu Sarrat, qui estime qu’il est important de poursuivre le développement afin de suivre le mouvement de concentration du secteur. Pourtant, côté conjoncture, « la période n'est pas très simple, on a du mal à quantifier à quel point la situation est difficile pour les transporteurs, précise-t-il. Selon l'Insee, l'activité repart, mais selon divers sondages auprès de transporteurs, elle est plutôt en baisse ». Et les défaillances, encore élevées, ont touché des entreprises sous-traitantes du groupe. En cas de reprise économique, le risque de manquer de camions pose question : « s’il y a reprise, elle ne devrait pas être très forte, estime le directeur général. Le problème ne se poserait pas les premiers mois, mais finirait par se faire ressentir. Et le manque de conducteurs est aussi un réel sujet dû à la pyramide des âges. »

Baromètre de l’activité

Le groupe couvrant plusieurs secteurs, GT Solution apparaît comme un baromètre de l'activité économique, avec une ventilation sur 7 secteurs : alimentaire (12% du CA), agroalimentaire (8%) industrie (15%), santé (5%), distribution de pneumatiques (30%), grands travaux (25%) et 5% sur divers autres marchés. « Globalement, le marché apparaît assez morose, sans pour autant parler d'effondrement », indique Matthieu Sarrat. Pour la filière la plus importante de GT en matière de chiffre d’affaires, la distribution de pneumatiques, les produits à plus faible valeur ajoutée sont délaissés, or ils sont ceux qui apportent le plus de volumes. Par ailleurs, les achats de pneus accusent une baisse.
Sur les matériaux de construction, le secteur est à la peine. Un phénomène qui se ressent aussi sur le marché du béton. Sur les secteurs frigo le marché n'apparaît pas en croissance mais certains segments s’en tirent comme le domaine du fast-food. Un changement s'opère avec l'arrivée de Metro, un partenaire de GT, qui apporte des services de livraison et ouvre des plateformes dédiées. Dans la grande distribution, l'éclatement de Casino s'est fait sentir.
En revanche le marché de la volaille, moins chère que le bœuf, est bien orienté.
Enfin le secteur de la santé reste un marché stable dans lequel le groupe essaye de continuer à se développer.

Nouvelles énergies

Les délais de fabrication de camions sont revenus à la normale, le groupe repart donc dans une politique de renouvellement régulier de parc, ce qui est un élément important selon Matthieu Sarrat puisque des gains sont réalisés sur le parc diesel en ce moment.
Concernant la décarbonation, l'entreprise aborde la 2e phase de son plan, visant à atteindre -15% d'émissions entre 2025 et 2030. Elle a porté sa part de véhicules à énergies alternatives à 12% de sa flotte totale (15 véhicules B100, 32 véhicules électriques, 127 véhicules GNC, 1411 véhicules gazole). 4 typologies de véhicules sont concernées par le passage à l'électrique : fourgon, plateau, grue, frigo et dépanneuse.
GT Solutions dresse un bilan positif de l’électrification de sa flotte électrique, malgré des difficultés pour assurer ses points de rechargement, et entend doubler le nombre de ces véhicules en 2026. « L'électrique se prête bien à notre activité puisque nous réalisons un kilométrage moyen de 200 km par jour et nous n'avons pas de contrainte de charge utile, » précise Matthieu Sarrat. Pour ces véhicules B100 et HVO, le groupe a investi dans des cuves. Le dirigeant plaide par ailleurs pour que les chargeurs contribuent aux points de charge, notamment en électrique qui nécessite des temps assez longs : « recharger le camion pendant le chargement-déchargement aurait du sens… ».