Les coulisses et projets multimodaux de FM Logistic

De gauche à droite : Sylvain Philippe, responsable du développement multimodal européen de FM Logistic, et Arnaud François, directeur de la plateforme FM d’Entraigue-sur-la-Sorgue

Crédit photo Erick Demangeon
En qualité de commissionnaire de transport, FM Logistic pilote un service multimodal reliant le sud de la France à Paris depuis l’an passé. Après un premier bilan positif, de nouveaux services sont à l’étude en France, avec la Pologne, l’Espagne et la Roumanie.

Depuis septembre 2024, FM Logistic propose un service door-to-door entre les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et d’Ile-de-France. Le principal maillon de cette liaison régulière à température ambiante est réalisé en combiné rail-route. D’Avignon (84) à Valenton (94), il est opéré par FroidCombi, filiale des groupes SNCF, STEF et ID Logistics. Filant à 140 km/h, les deux rotations quotidiennes empruntées par FM sont tractées par Captrain, l’une des entreprises ferroviaires de la SNCF. A raison de 2 à 4 caisses mobiles par jour et par sens, « ce corridor est un succès », se réjouit Sylvain Philippe, responsable du développement multimodal européen chez le logisticien. Lequel pilote de bout en bout le service en qualité de commissionnaire de transport.

Bilan carbone divisé par 4

Louées à Combipass, filiale du groupe Berto, 12 caisses mobiles tôlées sont déployées sur cette liaison door-to-door. « Il s’agit de caisses neuves de 45 pieds acceptant 33 palettes comme une remorque routière. Les pré et post acheminements routiers sont réalisés par des affrétés avec des camions fonctionnant au biocarburant Oléo 100 (B100) et au biogaz », détaille Sylvain Philippe. En Ile-de-France, FM confie la majorité de ces trajets à VP Clean et aux Transports Tony Subtil tandis qu’au Sud, les transporteurs TSL et TGB se les partagent. Selon les sens, les clients de FM occupent 50 à 70 % des capacités de transport proposées. Au nord, leur logistique est regroupée au sein de ses plateformes situées à Longueil-Sainte-Marie (60), Crépy-en-Valois (60), et à Château-Thierry (02). Au Sud, elles sont hébergées sur sa plateforme d’Entraigues-sur-la-Sorgue (84) à une quinzaine de kilomètres d’Avignon.
Les capacités non occupées par les clients FM sont mises à la disposition de transporteurs partenaires ou déposées sur des bourses de fret. En année pleine, ce service multimodal door-to-door évitera 2 000 trajets routiers environ. « Il est à iso coût avec la route avec un bilan carbone divisé par 4 », affirme Sylvain Philippe. Il bénéficie du dispositif des Certificats d’économie d’énergie pour la location des caisses mobiles sur 3 ans et FM a répondu à un appel à projet de l’ADEME pour soutenir le report modal. Son dossier est en cours d’instruction.

Nouveaux services dès septembre

A la demande de ses clients, le logisticien étudie l’ouverture d’une nouvelle ligne multimodale entre Toulouse, Bordeaux et Paris. « Il s’agirait d’un corridor sous température dirigée », confie le responsable. Sans attendre les résultats de cette étude, FM testera en septembre un autre service multimodal door-to-door entre Miramas (13) et Lille (59). Il sera opéré par T3M, filiale du groupe Open modal. Par « porte-à-porte », Sylvain Philippe précise que la prestation couvre les transports « entre les entrepôts FM ou gérés in-situ pour le compte de clients, mais aussi au départ ou à l’arrivée d’entrepôts d’autres logisticiens et donneurs d’ordres ».
Sur ce principe, le logisticien envisage de devenir l’un des chargeurs du prochain service rail-route de Contargo, filiale du groupe Rhenus, entre Lodz, dans le centre de la Pologne, et Dourges (62). Son lancement est annoncé pour la fin de l’été avec un parcours de 45 à 48 h par sens à raison de deux à trois rotations par semaine. FM étudie d’autres corridors entre la France avec l’Espagne et la Roumanie sous la conduite de deux personnes récemment recrutées. Pour lancer un service multimodal door-to-door, plusieurs conditions sont à rassembler selon Sylvain Philippe : « Il faut un opérateur, des unités de transport intermodales (UTI) adaptées, des flux équilibrés et réguliers dans les deux sens, et des donneurs d’ordres prêts à s’engager ». Une distance minimum est souvent requise et, parfois, « d’accepter de détendre les flux au service d’une slow-logistics intelligente », souligne-t-il à l’attention des donneurs d’ordres.
 

 

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