Lancé en 2023 sous l’égide de la Commission européenne, le projet européen SolarMoves permet de mesurer la contribution réelle des panneaux solaires intégrés aux véhicules (VIPV). Les essais, démarrés depuis mars 2024 dans le nord de l’Allemagne et les Pays Bas, ont porté sur le suivi de 18 véhicules (camions, bus, utilitaires, voitures). Les résultats montrent que pour les camions longue distance, l’apport reste marginal : les panneaux solaires ne couvrent que 2 à 4 % de leurs besoins énergétiques. Les performances sont nettement meilleures pour les véhicules légers ou les utilitaires urbains, où la contribution peut atteindre 15 à 30 %.
Apport solaire réduit
En détail, les systèmes latéraux produisent moitié moins d’électricité que les toits, en raison notamment de l’ombrage lié aux zones de chargement et de stationnement. Des bennes à ordures DAF équipées de capteurs ont confirmé que les camions passent 50 à 90 % de leur temps à l’arrêt, souvent à l’ombre, réduisant l’apport solaire. Quant aux opérations longue distance, elles tirent peu de bénéfices de la technologie : les tracteurs routiers parcourant jusqu’à 140 000 km par an n’ont récupéré qu’une fraction de leurs besoins via le solaire. Les chercheurs estiment néanmoins qu’une adoption à grande échelle pourrait réduire la consommation électrique européenne de 27 TWh d’ici 2030, soit 20 à 25 % d’investissements en infrastructures évités, si 10 % des véhicules de tout type étaient équipés. Mais ces projections reposent sur des hypothèses de déploiement encore fragiles. Le projet se poursuivra jusqu’à fin 2025 avec des tests étendus en Europe du Sud et de l’Est, afin de mieux intégrer la variabilité géographique. Pour l’heure, la promesse de camions solaires reste freinée par des barrières économiques, l’équipement en panneaux photovoltaïques n’étant pas forcément rentabilisée.