Jean-Claude Plâ, président d’Alphya : « Aider les transporteurs à faire le bon choix d’investissement »

Jean-Claude Plâ, président d’Alphya

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Dans le giron de H2P, la nouvelle holding Alphya doit permettre aux transporteurs, de toutes tailles, d’investir dans des installations de recharge et d’exploiter des camions électriques. Plus de 70 transporteurs ont souscrit à la holding et d’autres sont appelés à la rejoindre. Explications de Jean-Claude Plâ, président d’Alphya.

Par les transporteurs et pour les transporteurs, telle est la feuille de route de la holding Alphya créée en mars 2025, validée en assemblée générale de H2P en novembre 2024. « Avec Alphya, nous voulons être acteurs de la transition énergétique et d’avoir notre destin en main dans l’électrique. L’un des objectifs est d’accéder à des conditions tarifaires intéressantes et de déployer un maillage national de stations de charge. C’est une opportunité que nous ne voulons pas laisser passer », indique Jean-Claude Plâ, président de la nouvelle holding, le 28 juillet 2025. Créée en mars 2025, basée à Orléans, Alphya s’appuie sur une commission « électrique » de H2P pilotée par Sylvain Pucel (groupe SF, directeur général d’Alphya) et accompagnée par SprintProject, expert en innovation.

Pour les transporteurs, quelles sont les conditions pour devenir actionnaires d’Alphya ?

Jean-Claude Plâ. Chaque nouvel actionnaire s’engage à monter deux bornes de charge (soit quatre points de charge) dans les trois ans et à ouvrir sa station aux autres transporteurs actionnaires. Plus de 70 transporteurs ont déjà souscrit à la holding (nombre à fin juillet) et d’autres suivront. L’investissement minimal est de 5000 euros et au maximum de 20 000 euros. Pour les groupements ou associations, il est fixé à 50 000 euros. H2P reste l’actionnaire de référence avec une part comprise entre 35 % et 40%. C’est une façon de garder le contrôle de la structure en étant le gardien du temple. Bien entendu, tous les volontaires sont les bienvenus.

Quelles sont les missions et priorités d’Alphya en 2025 ?

La priorité n°1 est d’aider les transporteurs à faire le bon choix d’investissement, sur les bornes, le génie civil, le raccordement… Aidons-nous de ceux qui ont l’expérience et les compétences pour devenir collectivement propriétaires de nos installations. La 2e étape est de signer des accords avec des fournisseurs de matériels et d’équipements, notamment avec des CPO (Charge Point Operator) choisis selon les régions, afin d'aller vers un prix unique. Nous en sommes en cours de finalisation de la ‘short list’. Le 3e enjeu concerne les fournisseurs d’énergie. Nous souhaitons qu’Alphya puisse signer avec EDF un contrat national. C’est en cours de négociation. Les prix publics de l’électricité varient de 35 à 70 euros du kWh, c’est très perturbant et les effets de la modulation sont difficiles à anticiper. Un contrat national nous permettrait d’obtenir un prix identique partout en France sur la fourniture d’énergie, quelle que soit l’horaire. Il subsisterait malgré tout de légers écarts en fonction de la localisation des stations et des types d’abonnement souscrit par nos actionnaires. Nous pourrions aussi passer par des contrats d’achat d’électricité à long terme (de type PPA). Notre approche collective doit nous y aider.

La structure doit-elle répondre à la problématique d’autonomie des camions électriques ?

Avec les nouveaux tracteurs, 500 km sont garantis et même 600 km en théorie. Mais nous allons plus loin, au niveau de l’exploitation, en créant un outil de pilotage interne, un CMS (l’équivalent du TMS dans le transport). Nous allons créer notre propre système de gestion qui devra être en mesure de communiquer dans les deux sens avec tous les CPO. S3P aura ce rôle et dans un second temps, devra faire remonter les infos dans les TMS. Cet outil développé par S3P pour Alphya est la couche métier indispensable, vitale pour nos appros au quotidien. Les transporteurs doivent avoir accès, en temps réel, aux bonnes informations sur les créneaux de charge et aux prix de vente. Au final, notre objectif est de créer un maillage national dense et cohérent qui permette à nos véhicules de se recharger en itinérance et réponde aux plans de transport des entreprises. Une application mobile à destination des conducteurs sera également développée.

Avec la filière électrique, les enjeux sont aussi dans la production et le stockage de l’énergie. Quels sont vos projets ?

Oui, des pistes existent. Le stockage de batteries en conteneurs ou la vente d’électricité produite sur nos sites, avec le photovoltaïque par exemple et injecté dans le réseau, sont des sources de revenus potentiels. Dans un 2e temps, nos stations pourraient aussi accueillir d’autres publics, professionnels, artisans, TPE… et les transporteurs étrangers. Nous restons en veille sur le stockage d’énergie. Pourquoi ne pas faire de cette activité un centre de profit pour nos entreprises dont les marges financières sont faibles.

Quelles seront les personnes en charge de développer Alphya ?

Nous allons, à terme, créer une société d’exploitation, également basée à Orléans, détenue à 100% par Alphya. Frédéric Guérin (directeur général de PFM Solutions) sera le directeur général. Nous avons aussi recruté une jeune personne issue du monde de l’électromobilité et qui arrive le 1er octobre pour augmenter nos compétences en interne. Nous voulons tout mettre en œuvre pour réussir. Avec l’électrique, nous visons un TCO inférieur à celui du diesel. C’est notre objectif car nos clients ne sont pas prêts à payer pour la transition énergétique.

 

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