Le 16 décembre, les partenaires sociaux se sont retrouvés pour poursuivre les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Ce rendez-vous marquait la fin officielle des négociations, qui se sont terminées sans accord. En effet, les organisations patronales ont présenté lors de cet ultime rendez-vous le même mandat que lors du précédent round du 2 décembre. En l’occurrence, elles avaient partagé une proposition unitaire à + 1,0% applicable au 1er janvier 2026. Nancy Noël, déléguée générale adjointe en charge des affaires sociales de TLF, a évoqué « le contexte économique, social, budgétaire, l’incertitude entourant le vote du PLF, les derniers coûts établis par le CNR » comme motifs expliquant le maintien de la proposition précédente.
"Smicardisation"
Deux des organisations syndicales ont quitté la table de négociations, FO et la CGT. Stanislas Baugé, secrétaire fédéral FO-UNCP en charge des activités TRM, fait part de sa surprise: "Plusieurs syndicats attendaient une revalorisation salariale au moins au niveau du SMIC et un minimum de reconnaissance professionnelle. Nous allons informer nos bases et ne savons pas ce qui va se passer même si nous ne sommes pas sûrs qu’elles avaient envie d’entendre ce genre de proposition".
Pour la CFTC Transports, « les salariés continuent de s’enfoncer dans la smicardisation sous l’effet de "trappes à bas salaires" ». Le syndicat de salariés qui rappelle qu’aucune revalorisation avait été proposée l’année dernière, déplore qu’avec « la revalorisation attendue su smic au 1er janvier prochain, qui l’amènerait à 12,02€, l’écart serait de moins de 10 centimes d’euros entre le salaire d’un ouvrier du secteur à l’embauche (12,09€) et le smic. » Faute d’accord, le dialogue social risque d’être mis à mal. La fin d’année voire le début de l’année 2026 pourraient dans de telles conditions être agitées sur le plan social. « Le statuquo entre les deux dernières réunions n’a pas été justifié, pas davantage que la fois précédente. En réalité, les holdings du TRM se portent bien. Il peut certes y avoir des difficultés au niveau des agences parce que leurs résultats sont remontés au niveau des holdings », renchérit Stanislas Baugé.
Revalorisation du smic à 1,18%
Les organisations patronales, retournées vers leurs mandants après la 3e réunion, n’ont donc pas obtenu de revalorisation plus élevée. Entre temps, quelques éléments conjoncturels ont été déterminés, comme le niveau de revalorisation du SMIC au 1er janvier 2026. Attendu autour de 1,4%, il a finalement été annoncé à 1,18%. Le taux d’inflation à fin novembre, divulgué par l’INSEE, s’est ainsi établie à 0,9 %, comme prévu en octobre. « Nous avons essayé de trouver un juste milieu en maintenant un mandat à 1%, » indique Nancy Noël. Les fédérations ne pré-voyant pas de retourner en consultation, aucune nouvelle rencontre n’est prévue avant le mois de février.
Lors du précédent cycle des NAO, les organisations patronales s’étaient présentées avec un mandat à zéro, c’est donc une deuxième année blanche pour les revalorisations de grilles conventionnelles. En revanche, l’année précédente, fin 2023, alors que l’inflation était encore à un niveau élevé, la revalorisation conventionnelle avait atteint 5,4 %. Fin 2022, une hausse des grilles de 6% avait été validée, après un premier accord en début d’année qui augmentait les grilles en deux temps (5 % au 1er février 2022 puis 1% au 1er mai 2022).
Accord sur les frais de déplacement
En revanche, la proposition également unitaire de revalorisation à 1 % applicable au 1er janvier 2026 des indemnités du protocole des frais de déplacement a été acceptée par les organisations syndicales. Lors des précédentes discussions, les représentants du patronat avaient indiqué que cette proposition n’était pas négociable. Cette augmentation fait suite à une autre, de 1,5 %, à l’occasion du précédent cycle de NAO. Parmi les autres discussions soulevées lors de ces NAO figurait notamment l’instauration d’un treizième mois conventionnel. La FNTR et l’OTRE avaient rappelé leur refus de le voir instauré.